Il y a quinze jours, les membres du conseil d’administration du WGA (Writers Guild Of America) ont voté à l’unanimité un appel à la grève.
Qu’est ce que le Writers Guild of America ?
Le WGA est un syndicat qui représente une partie des scénaristes américains, environ 11 000. Le WGA agit directement sur les droits d’auteur et le respect des conditions salariales.
Une grève annoncée
Ce n’est pas comme si le syndicat n’avait pas prévenu l’Alliance Of Motion Picture and Television Producers (AMPTP) en cas de désaccord sur la hausse des salaires. Une grève qui fait donc suite à des échanges qui n’ont trouvé de compromis.
Pourtant l’alliance savait que les accords sur la rémunération et les conditions d’embauche des scénaristes arrivaient à échéance, une renégociation qui se fait tous les trois ans.
Un écho à la dernière grève de 2007 qui avait couté plus de deux milliards de dollars au secteur.
Les plateformes changent la donne
Alors que le business des studios explose affichant près de 30 milliards de dollars de bénéfices annuels, les salaires des écrivains eux, sont en baisse.
Pour Laura Blum-Smith, responsable chez WGA, « les studios sous estiment profondément les écrivains et menacent la pérennité de cette profession ».
L’arrivée du marché de la vidéo streaming qui affichait un chiffre d’affaires d’environ 223 milliards de dollars en 2021, annonçant une croissance de plus de 20% d’ici la fin de la décennie, propose une offre qui relance le marché.
Les scénaristes travaillent sur des séries plus courtes et les droits d’auteur pour la réutilisation de leurs œuvres (ventes et rediffusions) ne sont plus d’actualité. Désormais les séries et films peuvent rester plusieurs mois sur les plateformes.
La WGA réclamait déjà une revalorisation des salaires conséquente étant donné l’envergure des diffusions internationale.
Un avis qui ne se partage pas
Pour l’alliance, les droits résiduels versés aux artistes n’ont jamais été aussi élevés. Un record atteignant plus de 494 millions de dollars en 2021. Soit une évolution de presque 50% en 10ans.
Les plateformes, se disent, quant à elle, sous la pression des investisseurs qui demandent désormais un retour sur le lourd investissement réalisé pour la mise en place des offres.
Entre les chiffres records de Netflix qui apparait comme la plateforme la plus rentable et les licenciements de 7 000 personnes chez Disney, ou dois se faire l’effort de guerre?
La publicité fait trembler les plateformes
Dans le viseur des investisseurs, les spécialistes du streaming, qui continuent de développer la monétisation de leurs abonnements avec plus de publicités.
Et si les plateformes, qui contribuent déjà à l’appauvrissement de la qualité des séries, se retrouvent à ne plus pouvoir proposer du contenu qui donnerait confiance aux annonceurs, c’est tout un modèle économique qui serait impacté avec une répercution qui se fera directement sur les consommateurs qui verront leurs abonnements grimper.
Christophe HENNEQUIN
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